Qu’est-ce que le bonheur et comment l’atteindre ? Cette interrogation est le fil conducteur de notre existence. Mais en a-t-on concrètement la réponse ? La psychologie nous offre un regard sur cette question, à travers le concept du flow, ou pourrait-on dire de l’état de plénitude. Le bonheur, bien que complexe, pourrait être défini par un état de bien-être profond, et par opposition au plaisir, par une pérennité certaine.
Le psychologue Csikszentmihalyi a étudié cette sensation que l’on a sans doute tous connue un jour. Il a montré que les moments de plénitude sont souvent associés à une grande concentration, sans effort ni crispation : c’est ce qu’il a nommé l’état de flow (l’expérience optimale en français). Dans ces moments particuliers, la personne « saisie par la grâce » agit comme si elle était guidée par la situation. Elle évolue avec une grande conscience et une grande capacité de contrôle de soi, et souvent avec l’impression que ce qu’elle fait est bien et utile. Indéniablement, ce sont là des moments heureux, caractérisés par une forme particulière d’attention. Peut-on en déduire que l’attention est une voie d’accès au bonheur ?
Car il en demeure que notre quotidien est en permanence entravé par des obstacles nous éloignant de cet état de flow. Nous devons bien souvent répondre à des objectifs contradictoires : on les appelle les conflits motivationnels. Par essence, notre âme erre dans ces pensées envahissantes que sont les conflits motivationnels, sources de stress et de fatigue. Matthew Killingsworth et Daniel Gilbert affirment qu’« un esprit qui vagabonde est un esprit malheureux ». Nous comprenons donc que de manière générale, l’égarement de notre pensée et de notre attention sont sans doute la source de notre malheur. Mais pouvons-nous remédier à ce vagabondage ?
De récentes études en psychologie évoquent des stratégies de coping. Parmi ces dernières, figure la capacité à parvenir à maitriser son attention. Il s’agirait d’empêcher de porter son attention sur tout ce qui peut distraire, de prioriser ses objectifs, via la pratique méditative par exemple. La littérature taoïste emprunte souvent l’image du bateau qui descend le long d’un fleuve, et dont l’occupant, en ayant une idée claire de la direction qu’il poursuit, procède par petites touches, au moment opportun, en profitant largement du courant. Et finalement, il me semble que figure dans la retraite le courant, favorisant l’accès à cette pleine conscience. La retraite est un moment idéal pour se centrer sur soi, et accéder à la plénitude et à la sérénité. Chers lecteurs, je vous invite donc à vous intéresser à cette pratique du flow dans laquelle j’espère que vous trouverez des ressources précieuses pour votre bien-être !